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C'est l'histoire de ces deux aiguilles sur un cadran blanc
Qui tournent et qui tournent sans faire semblant
Qui filent puis voient défiler ces nuits puis ces jours
Celles qui tournent afin d'écourter ton séjour
C'est l'histoire de ce bracelet,
Ce bracelet que les gens portent, à qui les gens portent
Cette attention hors norme et déméritée,
Comme si leur poignet gauche, détenait la vérité
A savoir: que reste-t-il a découvrir a cette heure ?
De combien de films serai-je encore acteur ?
Combien de fêtes, de soirées, d'afters ?
Combien de textes et de mix ? Combien de masters ?
C'est l'histoire de ces gens qui râlent tant,
Haletants, stressés, pressés, qui n'ont pas l'temps
De ceux qui ne le prennent pas, de ceux qui ne traînent pas,
C'est l'histoire de ces gens comme moi qui n'le comprennent pas.
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L'extase: Oublier un instant les tic tac,
Remonter les secondes comme on "bring le beat back"
Défier un instant la mise: Chronos et sa logique
Se trouver immobile sur la frise chronologique
J'ai l'étrange sensation qu'tout n'est qu'un film
Le sentiment qu'tout n'est qu'infâme, que tout n'est qu'infime
Des rides sur la pomette ? Non tout n'est qu'un signe du temps
On voit les choses s'écouler ainsi
Ces minutes qui s'oublient pas et celles qui passent à la trappe
Celles qui refrappent à la porte quand le temps nous rattrape
Celles qui paraissent interminables, ptetre à tort
Celles qui sont si brèves: celles qui nous souhaitent la mort.
Celles qui nous font suer
Mais on a pris l' dessus et on a profité du temps plutôt que d'essayer d'le tuer
Mais sans tout effacer, sans tirer un trait
Pour se retrouver face à hier et après
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2. |
La lecon
03:57
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J'veux vous voir tous en rang 2 par 2
Et si le rap est un film, appelles moi Depardieu.
"C'est vrai que c'est mortel quand" j'rappe comme ça vient
Et comme ça tient qu'à moi d'briller faut que j'cogne ça bien fort
Ecoutes ça bien, chez nous la rime est un taff
"Toujours vif, comme au premier jour" ma rime est intacte
"Depuis mon plus jeune âge, je rêve de gloire," de reconnaissance
Le rap mon essence, j'viens plier le track sans tous les sens
Dés l'adolescence, jvisais très haut,
Ces années m'ont appris à "percer violent depuis le préau"
"En garde ! les projectiles viennent tout droit du sous-sol" et
Le seul mec qui ma test s'est trouvé deboussolé
On en a tant dit, on a menti sur moi, mais faut qu'tu l'crois ça
"Cherches vraiment pas à comprendre faut qu'tu vois ça"
Et si tu captes le concept dis leur
J'suis l'mix de Flex 98 et MacMiller
Et tous ces fous s'la mettent ou j'pense
car j'fais mal jusqu'aux "quartiers neuf, bref au fond d'tous la même souffrance".
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J'donne le ton, j'boxe et cogne le son
J'rallie la forme le fond, j'donne la bonne leçon
"J'ai fait un rêve j'ai vu la terre belle ronde" comme un vynil
mais des mecs qui veulent changer l'monde, t'en a 10 000
Tous causent de classiques et rêvent de micro d'argent
Mais tous ont l'mic en plastique déniché dans l'happy meal
"Rimes dégueulasses des histoires de slash"
C'est triste mais j'me lasse des victoires de clash
Fan de BIG et de NAS, chérie j'kick et je casse
Tes clichés, on parle pas que de fric et de tasses
"J't'explique c'que jkiffe" c'est les fat beat imposants
Si on s'prend la tête à gratter, c'est qu'on prend notre pied en posant
J'entends: "mais qu'est ce qu'on attend pour foutre le feu"
Grand, faut qu'je shoote le beat ou que jfoute le camps
J'kick le son, tes oreilles pissent le sang
J'te donne une ptite leçon sur jazz en guise de sample
Appelles moi MacLeode, des vies j'en ai 400
"Tu m'as planté ds l'dos y'avait pas d'sang"
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Celle ci, c'est pour les bonnets d'âne du fond d'la classe
Revises ton atlas les concurrents me font d'la place
"Ca y'est l'beat est lancé, donc j'me dois" d'le rattraper au vol
Le smatcher au sol, faut qu'ça sente la bombe aérosol
La mise à l'amende car j'constate que t'as du retard. J'ai
Taffé, ça fait "16 rimes le chargeur est surchargé" mec
Le coup part c'est net, c'est clair et précis
Et si la foule gueule, c'est qu'j'fous l'zbeul et qu'elle apprécie
Le débat est clos, le conformisme a fait des siennes
"Nique les clones retour aux pyramides après des siècles"
Appelles ça fatal track, palpitant son
Quand "l'encre coule le sang se répand" sur papier Canson
Chouette chançon, sur laquelle j'viens mettre l'accent. C'est
Sûr "t' avais jamais entendu de rap français"
Sec: Quand tu kick même ta clique reste statique
Je cite, mets d'la zik que j'récite mes classiques
A l'aide d'une frappe atomique je sème, c'qui sera ma saga
"Musique rap, rap musique que j'aime, c'est ça gars..."
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3. |
12H (interlude)
01:04
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4. |
La canne et le chien
04:54
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Celui là est passé par la glauque ruelle,
S'est trouvé spectateur de la scène cruelle,
Celle d'une femme esseulée qu'un agresseur avait rencardé
Il n'la pas vu, non, pourtant il l'a regardé.
Il l'a regardé, comme l'autre a vu le panneau rond
Bordé de rouge au volant sur le bord de la route
Il n'a pas vu le chiffre 70 noir, trop vite
Le pauvre a mis un terme à son histoire
La suite, français d'origine immigrée cherche taff à cette heure
Ils n'ont pas vu le diplôme Bac +5 Master
Se présente classe d'la tête aux orteils
Son CV fini corné dans la corbeille
Lui parle de droits de l'homme, à côté d'ça il bande
Sur ses nouvelles Nike Air made in Thailand
Qu'ils ferment les yeux sur un scandale ou sur un fait divers
Ils sont tous des aveugles intérimaires
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Si vous voyez l'monde en lunettes noires
S'il n'y voit rien et qu'vous n'y voyez plus l'espoir
Prenez garde, si vous l'voyez tituber entre le mal et le bien
Sachez le bien, il est sorti sans la canne et le chien
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Y'a cet ex-dirigeant qu'on prend pour un chic type
A son procès, ils n'ont pas vu les emplois fictifs
Une justice aveuglée par un costume classe
Quand l'conflit d'intérêt l'étouffe et n'lui laisse aucune place
On passe nos soirs devant des match de foot
Admiratifs devant ces joueurs donc en moi plâne le doute
L'indescence et le fric.
On n'voit pas qu'Ribery peut redonner le sourire à l'Afrique
Comme on n'distingue pas la peine derrière un sourire forcé
Ces masques dissimulant ces larmes à peine amorcées
Le chien la canne dans la main quand les choses se corsent
Et c'est comme si l'empathie et la logique avaient divorcé
C'est comme ces mains sales, ornées de diamants de sang
D'où coulent ces rivières coupables d'un pourpre incandescent
Un scandale, un fait divers ?
Ils sont tous des aveugles intérimaires
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Paul s'est offert le dernier 4x4
Pour les faire saliver, les mettre tous à 4 pattes
Main tendue au feu rouge un homme à beau tenter
Sans doute les vitres sont elles un peu trop teintées
Quand l'autre s'assoupit sous l'ombre d'un palmier
Club Med, cocktails, il peut pas l'nier
La classe. Grosse caisse climatisée, ça s'havante
Sans voir c'qui s'tramait derrière les murs de sa cabane
Et l'autre qui prône la croissance à n'importe quel prix
Sans hésiter, à croire qu'il n'a pas l'tri dans ses idées
Qu'il n'a pas vu la peine amère,
L'appel à l'aide d'la terre dont ils étouffent les cris
A croire qu'on pa perdu la vue, perdu la tête
Comme si leur peine allait nous gâcher la fête
Qu'on ferme les yeux sur un scandale ou sur un fait divers
Nous sommes tous des aveugles intérimaires
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5. |
20H (interlude)
01:09
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6. |
Hier et après
05:18
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Hier, on était tout ce qu'il y a de plus naïf, tout ce qu'il y a d'plus puéril
On était jeunes comme le péril
On passait nos jours a s'poser des questions, à deviner demain
Aujourd'hui on sait qu'on était pas devins
Hier on jouait au billes dans la cour, rêvant d'être policier
Elèves de primaire rêvant d'être au lycée
Génération Dorothée, rêveurs comme beaucoup
On pensait qu'on aurait bientôt les pecs de Sangoku
Hier l'insouciance était notre pote
On la calculait pas, elle sonnait comme une fausse note
A croire qu'les paroles des anciens était des blagues
qu'on nous pardonnerait nos conneries comme si c'était des gags
Hier on visait haut, comme Charles on s'voyait sur l'affiche
A fond devant Hit Machine on s'voyait sur la 6
On pensait pas qu'un jour on allait changer d'attitude
On s'croyait éternels, comme les neiges en altitude
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Aujourd'hui on est plus soucieux, on s'fait du mouron
Quand on pense a c'qui nous attend et à quand nos gorges se noueront.
On pense à la mort, mais on pense à la vie, elles vont de pair
Car nos yeux d'enfants deviennent des yeux de père non ?
On est plus d'cette jeunesse qui passe ses nerfs
Regardes bien: tu lieras dans nos regards sévères
Qu'tout s'accélère, qu'on a plus c'rêve du policier dans l'coeur
Quand ils nous fouillent, y'a nos coeurs qui saccélèrent
Aujourd'hui l'insoucience a pris l'large
C'est comme ça, on a simplement pris de l'âge
On nous pardonne plus nos erreurs, nos erreurs ne pardonnent plus
Alors on s'confesse de peur de payer l'prix cash
Une ptite tache, loin là bas, voila ce qu'hier est devnu
Voilà c'qu'on voit dans l'rétro, ce qu'on aime trop scruter
A oublier d'regarder devant parfois on dérive
A regarder trop en arrière, on s'dit qu'on prend des rides
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Demain, le temps exaucera-t-il mes prières ?
Serai-je c'que j'imaginais être hier ?
Aujourd'hui j'en suis moins sûr, mais laisse moi l'penser
Demain tout sera limpide quand mes plaies j'aurai pansé
On jouera plus dans la cour, on jouera plus aux billes
On repensera tous à la cour qu'on aimait faire aux filles
On regardera la trotteuse tourner vite désormais
Désarmés face au temps, on préférait quand elle dormait
Demain c'etait pas si long qu'ca,
AKH nous mentait: demain c'est pas si loin qu'ça
Demain on repeindra nos vies, sur une jolie toile ornée
D'un cadre, sur base de clichés jaunis pâles cornés
Demain on regardera nos fils, on regardera nos filles
Eux regarderont leurs fils et leurs filles
Demain on attendra des heures de la visite qui pointe son nez
Mais ...est-ce le ptit fils ou notre heure qui vient de sonner ?
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7. |
Thom Skor Lyon, France
Thom Skor, rimeur lyonnais de 26 ans.
Il commence à écrire en 97 puis évolue avec plusieurs groupes, jusqu'à la
formation du duo SKOR&DELEK en 2007. Suivent les collaborations avec de nombreux artistes de la scène lyonnaise (CASUS BELI, EXPERIMENTAL, GAS...).
En 2010, il s'essaye en tant que beatmaker, puis sort en solo le projet "Soul Stories", suivi du maxi "Hier et après" en avril 2013...
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